
Dans la famille d'Ozu
Ozu ? L'un des plus grands cinéastes du monde... révélé au public français en 1978, quinze ans après sa mort. Vo...
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KIDS
Comment des enfants deviennent les meneurs de leur nouveau quartier et, déçus de l'attitude de leur père, décident de faire la grève de la faim et de la parole.
La famille Yoshi s’installe dans la banlieue de Tokyo où le père a trouvé un nouvel emploi. Ryoichi et Keiji font l’école buissonnière. Premier sermon du père, le soir, pour qui « ce n’est pas ainsi qu’on devient des hommes importants ». Mais lorsque les enfants découvrent que leur père, pour complaire à son patron, ne cesse de faire le pitre, c'en est trop. A la maison, furieux, ils décident qu’ils ne mangeront plus rien si c’est à ces pitreries qu’ils doivent leur nourriture... L'un des premiers chef-d'oeuvres du cinéaste japonais qui en livre une nouvelle version, en couleurs, en 1959, avec le merveilleux "Bonjour" (également disponible sur Universciné)
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" Les sceptiques, les ronchonneurs, ceux qui ne croient pas que le cinéma c’est la vie, feraient bien de courir voir Gosses de Tokyo.
" Les sceptiques, les ronchonneurs, ceux qui ne croient pas que le cinéma c’est la vie, feraient bien de courir voir Gosses de Tokyo. Voilà un film qui n’est pas tout jeune (...) tourné en muet (...) qui se passe dans un pays aux mœurs "incompréhensibles", ce qui ne facilite pas l’identification. Eh bien, malgré ces handicaps, on en sort avec le sentiment de n’avoir rien vu de plus juste, de plus vrai, de plus proche et, en prime, de plus amusant, depuis force kilomètres de pellicule. Encore une preuve que le talent, le génie, ou tout ce qu’on voudra, est d’abord l’expression d’un élan vital qu’aucun obstacle n’arrête. (...)
Neuf fois sur dix, il n’est rien de plus exaspérant au cinéma que la jeune classe. Et ça cabotine, et ça mignardise, et ça joue la pièce que les grands veulent entendre : un monument de mensonges. Gosses de Tokyo, (...) au point d’être le seul film d’avant-guerre projeté encore régulièrement au Japon, tranche de façon miraculeuse sur ces pitreries ordinaires. Il suffit d’avoir vu les deux gamins du film porter leur casse-croûte sur la tête, ou user de leur compas en guise de baguettes quand ils dégustent ledit casse-croûte pendant l’école buissonnière, pour savoir que chez Ozu les détails bien observés remportent sur les conventions. La franc-maçonnerie des enfants, leurs préséances, leurs rites cabalistiques (ici, l’exotique signe de croix chrétien), leur monnaie interne (dans la banlieue de Tokyo, en 1932, c’était l’œuf d’hirondelle) : tout est évoqué avec précision, sans avoir l’air d’y toucher, avec cette sidérante simplicité de forme à laquelle nous commençons à peine de nous accoutumer.
Second bonheur de Gosses de Tokyo : la découverte de l’humour ozuien. On rit des mimiques impayables, des blagues (offrir un caramel au porteur d’un dentier, ça ne coûte pas cher et ça fait passer un bon moment), voire des répliques. Quand, à la sempiternelle question : "Aimes-tu aller à l'école ?", un petit diable répond : "J'aime aller à l'école, j’aime revenir de l’école, c’est ce qui se passe entre les deux que je n’aime pas", on devine avec reconnaissance que la bêtise, ici, n’est décidément pas à la fête. "
Tourné en 1932, Gosses de Tokyo relève, d’une écriture encore essentiellement naturaliste qui, à vrai dire, sied bien au sujet fourni en no
Tourné en 1932, Gosses de Tokyo relève, d’une écriture encore essentiellement naturaliste qui, à vrai dire, sied bien au sujet fourni en notations et relativement complexe dans sa continuité lieux-actions-personnages. Le paysage et la géographie suburbaine de Tokyo ou les costumes, leur variété et leur rôle respectif, sont montrés, par exemple, avec une certaine insistance signifiante.
Déjà, pourtant, Ozu procède à un dépouillement et tend vers des cadres et un récit plus contemplatifs que descriptifs. L’humour qui, sous une forme estompée, restera : un trait caractéristique du cinéaste, oscille ici vers le burlesque comme en témoignent les grimaces et les attitudes posées du plus jeune frère ou le rite des sévices infligés au fils du patron.
[...]cela fait de « Gosses de Tokyo » un film absolument passionnant, parce que, avec le recul, et une totale naïveté, il nous permet de prendre l'exacte mesure et saisir révolution d’un cinéaste qu’il y a trois ans à peine nous ignorions quasiment et s'avère aujourd’hui rien moins que l’un des plus grands.
Une fois de plus, le mystère Ozu (non : le miracle Ozu) opère. On croît rêver. On rêve. On ne s’y attend pas. On s'attend même (soyons sinc
Une fois de plus, le mystère Ozu (non : le miracle Ozu) opère. On croît rêver. On rêve. On ne s’y attend pas. On s'attend même (soyons sincère) au pire. Voilà, en effet, un film tourné en 1932, en noir et blanc, par le plus modeste, le plus neutre des cinéastes japonais. De plus, c'est un film muet que l'on a doté, a posteriori, d'une bande sonore : musique et traduction orale de nombreux inter-titres. Même les plus cinéphiles des amateurs de japonaiseries raffinées doivent témoigner à l’égard de ce genre d'exhumation une certaine méfiance et redouter, dans leur for intérieur, d'affronter trois demi-heures d’ennui au nom de l'art, de la culture, de l’histoire et de la géographie du cinéma.
Erreur totale. Gosses de Tokyo n’est pas un pensum pour érudits, c'est une comédie allègre dont la poésie candide déclenche une fantasia de souvenirs gratifiants et familiers. [...]
Autre merveille, autre surprise : tous ces personnages, enfants comme adultes, échappent complètement aux poncifs du cinéma muet, lis n’exagèrent pas la mimique, ils n’accusent pas le geste, ils ne miment pas leurs états d’âme. Ils sont gracieux et naturels, ahurissants de vie, poétiques et comiques. Ce sont nos prochains, nos semblables, nos frères d’extrême-orient. Ils s’amusent à des jeux dont le rituel secret nous enchante.
Jeux de mains, jeux de gamins, jeux de copains. Am-stram-gram et chi-fou-mî ; on plane dans le tendre (mais pas si tendre) paradis des plaisirs enfantins. On est sur le point de fondre de bonheur, dans l’innocence retrouvée du sourire primordial, quand, brusquement, l’inattendu survient. Quelque chose coince et grince. Les deux frères, si enjôleurs et canailles, se cabrent soudain. La comédie vire au drame familial et moral, pour ne pas dire social. Les enfants, saisis d'un accès de lucidité précoce, accusent. Leur père n’est plus leur dieu. Il a commis la faute impardonnable : perte de dignité, soumission servile à l’ordre hiérarchique. Honte.
Comme dans Voleur de bicyclette, l’enfant regarde l'adulte au fond de l’âme et ce regard est insoutenable. Ce drame, profond, est traité ici dans le registre élégant, aérien, de la comédie. La joie et la tristesse nous étreignent. Tout est si simple, si clair, si vrai, si chaud. Ce cinéma-là, classique et pur, franchit les décennies avec la tranquille assurance de l’art, splendeur immortelle.
La scène d'ouverture de Gosses de Tokyo, sans doute le film muet le plus célèbre de Yasujirô Ozu, est révélatrice. Un couple et ses deux enf
La scène d'ouverture de Gosses de Tokyo, sans doute le film muet le plus célèbre de Yasujirô Ozu, est révélatrice. Un couple et ses deux enfants s'apprêtent à emménager dans la banlieue de Tokyo lorsque soudain leur voiture s'embourbe. Les aléas de la vie. Certes. Mais cette scène symbolise également ce que le cinéaste n'aura de cesse de développer dans la suite de son oeuvre. Montrer des héros, ou plus justement, des anti-héros, embourbés dans la routine de la vie quotidienne en s'inspirant des Shomin-geki, récits sur la vie simple des Japonais de son temps. Il les met en scène de manière quasi minimaliste, dans un cadre extrêmement perfectionné et avec un minimum de mouvements d'appareils. Il atteint ainsi ce que les analystes de son oeuvre considèrent comme le « mystère » Ozu. Cette incroyable habileté à crever la surface des choses pour aller vers un monde souterrain ou au contraire aérien, voire empreint de mystique taoïste. (...) Une oeuvre de jeunesse inspirée du cinéma burlesque américain dont Ozu était un fervent admirateur - situations cocasses, grimaces, bagarres, accumulation et répétitions de gags -, influencé par les desiterata des studios de cinéma de Tokyo, mais avec déjà un langage et une sensibilité uniques qui font de l'histoire de ces deux gosses en révolte contre leur père un film jubilatoire, un bijou de finesse comique.
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